Ethiopie : Situation risquée des Issas d’Ethiopie dans la région de Cadaytu et Madane

Des informations concordantes et vérifiées font état du retour de la politique de la terreur et de la terre brûlée contre les populations citadines et nomades issas éthiopiens qui vivent dans la région de Cadaytu et Madane. Nous rappelons qu’en juillet dernier le gouvernement fédéral éthiopien avait tenté, unilatéralement et en violation flagrante de la constitution éthiopienne, d’attribuer les villes et villages de Cadaytu, Madane, Gadhmale et Xundhufo à l’Etat fédéré Afar.

Ces villes et villages, habités depuis des temps immémoriaux par des populations somalis appartenant majoritairement à l’ethnie issa, sont situés sur le territoire de l’Etat fédéré Somalie d’Ethiopie.

Le gouvernement fédéral éthiopien du premier ministre Hailemariam Desalegn avait envoyé l’armée avec pour mission de procéder à un nettoyage ethnique en règle visant à déplacer par la force les paisibles populations civiles issas.

Ainsi les troupes fédérales éthiopiennes se sont-ils installées dans ces localités depuis juin 2014 et se livrent depuis à des graves exactions contre les citoyens issas vivant dans cette zone loin des médias internationaux : arrestations arbitraires des leaders traditionnels et des responsables administratifs, exécutions extrajudiciaires, confiscation illégale et abattage de cheptel, destruction de maisons et d’installations, intimidation et humiliations gratuites de toutes sortes.

Des manifestations ont été organisées en juillet et août 2014 un peu partout en Europe et en Australie par la diaspora issa devant les ambassades éthiopiennes pour dénoncer ces graves violations des droits de l’homme.

Ces 3 derniers jours les habitants de Cadaytu nous ont confirmé les faits et les violations des droits de l’homme suivants :

L’assassinat barbare de Robleh Gabobeh Miguil dont le corps a été sauvagement découpé au poignard par des afars avec la protection et la complicité de l’armée éthiopienne qui assiège Cadaytu.
L’arrestation arbitraire d’Ali Houssein Gouled actuellement incarcéré dans le camp de l’armée fédérale à Cadaytu ; L’arrestation brutale par l’armée fédérale éthiopienne d’Houssein Hadji Ibrahim, employé à la ville de Ma’eeso. Houssein Hadji était de passage à Cadaytu et a dénoncé les exactions gratuites à l’endroit des habitants. Personne n’a de nouvelles de lui depuis plus de 4 jours ; La confiscation de plus de 200 têtes de bétail ;

Nous demandons la libération immédiate d’Ali Houssein Gouled et de Houssein Hadji Ibrahim dans les plus brefs délais ; Nous rappelons à l’Etat fédéral éthiopien et en particulier à son premier ministre M. Haliemariam Desalegn le respect de la constitution éthiopienne en particulier son article 46 qui stipule que les limites territoriales entre Etats fédérés respectent leconsentement des peuples concernés: « States shall be delimited on the basis of…language, identity and consent of the peoples concerned ».
Nous exigeons donc l’organisation d’un référendum pour régler définitivement cette querelle territoriale comme cela a été de coutume dans les précédents litiges territoriaux au sein de l’Etat fédéral éthiopien.

Nous attirons l’attention du gouvernement éthiopien sur le fait qu’il encourt une poursuite devant la Cour Pénale Internationale car « le fait de déplacer de force des personnes, en les expulsant ou par d’autres moyens coercitifs, de la région où elles se trouvent légalement » et ce, de manière massive est considérée comme un crime contre l’humanité.

Enfin nous informant le gouvernement éthiopien que nous reprendrons les manifestations pacifiques devant ses ambassades. Nous ne pourrons pas toutefois empêcher l’organisation d’actions sporadiques visant à perturber le corridor Djibouti-Ethiopie par où transite plus de 90% du commerce international de l’Ethiopie au cas où le harcèlement et le nettoyage ethnique contre la population issa éthiopienne ne s’arrêtent pas au plus vite.

A l’attention des populations afars qui vivent depuis des années côte à côte auprès de leur concitoyens issas nous les informons que le soutien du gouvernement fédéral éthiopien n’est que tactique et provisoire.

La réelle motivation derrière l’expulsion forcée de la population issa est double ; d’une part avoir un contrôle plus strict de cette région située sur le principal axe routier et ferroviaire éthiopien et d’autre part louer les espaces inoccupées à des grandes firmes multinationales, sinistre politique connue sur le plan international sous le nom de « land grabbing ».

Il ne sert donc rien aux afars de servir de cheval de Troie à l’Etat fédéral ni de prêter une oreille attentive aux falsifications historiques et autres élucubrations des professionnels de l’extrémisme comme Ali Coubba car si par malheur les issas sont expulsés, les afars subiront inévitablement demain le même sort. Pour preuve on nous dit que l’Ethiopie connaît un rythme de croissance de 7 à 10% selon les sources depuis les 10 dernières années et comme par hasard les zones de peuplement des afars et des issas sont les parents pauvres de ce développement spectaculaire qui ne bénéficie en réalité qu’à la région du Tigré et les alentours de la capitale d’Addis-Abeba.

Plate-forme de la diaspora Issa des Pays-Bas, de la Belgique, de la France, de la Suisse et de l’Australie.

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Sitti Somali

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